Toutes les littératures du monde sont d'accord dans l'évocation du thème de l'attachement affectif de l'homme à son pays et à son passé et ses souvenirs, et que ceux-ci sont aussi symbolisés par son jardin, sa fenêtre qui s'y ouvre, l'arbre qui a nourri son enfance précaire d'un surplus de vitamine tant réclamé par son corps en croissance – l'arbre planté par son grand-père ou sa grand-mère...
L'attachement est une chose, le montrer en est une autre. Car de nos jours, cette époque où paradoxalement on court à la réhabilitation par le...mal en renonçant à toutes les valeurs de tout les cieux et terres, certains expriment volontiers leur dédain pour l'arbre qui fait perdre une chance de faire fortune dans l'immobilier, et la plante de basiliy ou de lavande qui concurrence les parfums synthétiques.
La renonciation forcée à un petit souvenir, au petit détail du vécu habituel, et plus encore le chagrin étouffé qui en découle qui torture l'âme sans recours possible, tout cela est une expérience mal étudiée, mais qui comme toutes les expériences et phénomènes va s'étendre et miner l'affectif de la personne.
À la fin l'homme risque de devenir prédisposé et insensible à toutes les renonciations et les destructions. Cela commence par les petits cas et évolue irrémédiablement. Comme évoluerait un espoir, une joie, un élan créatif qu'on aurait laissé libre et spontané.
Et quand il se met devant la télévision avec son grand-père, le jeune enfant apprend que le slogan de son époque hostile à la verdure, à l'air libre et au sable, est "la culture de la vie" et "l'écologie” .
Il reste une remarque qui est au centre de la pratique culturo-médiatique actuelle. L'analyse micro-sociale est elle bénéfique? Si on élimine cette analyse, dans notre contexte où on accule hyper-systématiquement les gens à la précarité pour pouvoir les recruter, on élimine aussi la république. Car qui regarde mobiliser des exodés, et des enfants pour intimider un critique, et celui qui regarde faire et se tait, peuvent également faire de même lors d'un enjeu plus grand: influencer le vote, le contrôle et le dépouillement lors des élections, par exemple.
Mais l'analyse micro-sociale nécessite aussi la reconnaissance d'une condition (évidente partout mais pas chez nous ): nommer le problème en édulcorant son contexte (fauteur, objectif...) est plus nuisible que la nuisance, car cela empêche le progrès et la prévention.
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