Paiement en ligne : quelles options pour les e-commerçants ?
En proposant plusieurs modes de paiement en ligne, les sites marchands captent de nouveaux clients et augmentent le "taux de transformation" des visites en actes d'achat. Tour d'horizon des solutions et pièges à éviter.
Carte bleue, portefeuille en ligne, paiement en trois fois, paiement différé, virement ou prélèvement bancaire : les moyens de paiements en ligne sont légion ! Pour les cybermarchands, la difficulté réside à évaluer la pertinence des modes de paiement en rapport aux ventes générées, d'autant que certains d'entre eux représentent un investissement non négligeable. Olivier Lévy a fondé en 2006 Platine-center.com, un site de vente de matériels de sonorisation. Il a décidé d'offrir aux internautes plusieurs systèmes de paiements différents. "C'est une bonne initiative que de multiplier les modes de paiement sur un site d'e-commerce. Au final, cela peut faire la différence par rapport à ceux qui s'arrêtent à la carte bancaire et au chèque. Mais avant de se lancer, il faut réfléchir au type de paiement proposé par rapport aux produits commercialisés, analyser aussi le panier moyen de l'internaute et le prix à payer pour intégrer une solution de paiement supplémentaire", prévient l'entrepreneur.
1. La carte bleue prisée par la majorité des français
Selon la Fédération des entreprises de vente à distance (FEVAD), 85% des consommateurs français privilégient ce mode de transaction. C'est la banque qui gère la transaction et assure aux deux parties, commerçant et client, le bon déroulement du paiement."Si les solutions de paiement en plusieurs fois augmentent largement le panier moyen, je déconseille la carte bancaire en plusieurs fois. J'ai désactivé ce mode de paiement quand je commençais à recevoir des e-mails du type : "Le paiement de la seconde échéance à été refusé par la banque de votre client". Aucun recours possible pour le commerçant ! J'ai perdu dans les 3 000 euros", déplore Olivier Lévy. Par ailleurs, il ne faut pas oublier les cartes privatives liées aux enseignes (Fnac, Kangourou, etc.). Elles sont parfois synonymes de contraintes pour les marchands qui les acceptent mais elles peuvent participer au recrutement de nouveaux clients. 13% des cyberacheteurs sont captifs à ce mode de paiement.
2. Le portefeuille en ligne de type Paypal
Il est particulièrement apprécié des internautes jeunes et aguerris. 32 % des cyberacheteurs l'utilisent (source FEVAD) et apprécient sa facilité d'utilisation en particulier pour un micro paiement ou pour une transaction à l'étranger. Paypal est le plus connu car largement utilisé sur eBay (qui a d'ailleurs racheté la société) mais il en existe d'autres : Blue Paid, Paysite cash, eurowebpaiement, etc. L'objectif est de s'inscrire chez l'un de ces prestataires pour créer un compte marchand. Ensuite, il suffit d'installer le service de paiement en ligne et de rediriger l'étape du paiement sécurisé vers le serveur. Bien entendu une commission est prélevée (entre 1,4% et 3,4%), en fonction du montant des ventes.
Simple et pratique, c'est aujourd'hui le moyen de paiement le plus sécurisé pour l'acheteur et pour le cybermarchand. "L'approche est intéressante pour les boutiques qui ont un faible panier moyen", indique une cybermarchande spécialisée dans la vente de thés en ligne. "Mais attention, Paypal est très lié à eBay (ventes de produits d'occasions). Il n'est pas conseillé de mettre ce type de paiement pour des sites de ventes "haut de gamme", notamment pour des questions d'image", prévient Olivier Lévy (photo).
3. Le paiement différé ou à crédit
Offrir la possibilité de payer en plusieurs fois permet d'augmenter le montant du panier moyen. Pour aller plus loin, l'attribution de crédits type Receiveandpay ou 1euro.com peuvent être un atout. Cependant, ce type de solution est parfois lourd pour l'internaute qui doit remplir plusieurs pages de formulaires. En général, Il n'y a pas de frais ni d'abonnement mais une commission sur chaque transaction : 1,5% pour Receiveandpay. "Sur notre site, la formule crédit permet d'obtenir un panier moyen presque deux fois supérieur au paiement par carte bancaire. Ajoutez à cela une sécurité de paiement que ne possède pas le paiement CB en plusieurs fois, c'est une solution idéale", constate Olivier Lévy.
4. Le paiement par chèque
22% des internautes préfèrent encore le chèque. Selon la Fevad, un achat d'un montant élevé joue en faveur du chèque, qui s'avère plus rassurant."Mais il reste assez compliqué à gérer en interne dès qu'il s'agit de payer en trois fois", remarque Olivier Lévy. En résumé, contrairement à une idée reçue, les principales victimes des paiements frauduleux sur internet sont les commerçants et non les clients. Les solutions de portefeuille en ligne comme Paypal sont très pertinentes pour les marchands qui enregistrent de faibles montants de transactions. Enfin, le crédit en ligne est une initiative gagnante pour tout le monde car l'internaute est en confiance. Fianet (tiers de confiance pour le commerce électronique) indique une hausse de chiffre d'affaires de 15% pour les cybermarchands ayant choisi cette solution.
Lire aussi :
Loi Chatel : quelles obligations pour les acteurs du e-commerce ?
Les moteurs de recherche, porte d'entrée du commerce en ligne