Les maladies cardiovasculaires, c'est à dire du coeur et des vaisseaux sanguins (infarctus du myocarde, artériopathies...) représentent une cause majeure de mortalité en France.
Il est classique de distinguer plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire :
- Le sexe masculin (les affections cardiovasculaires sont plus fréquentes chez les hommes) ;
- L'obésité ;
- Le diabète ;
- L'hypertension artérielle ;
- Le tabac ;
- Les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires ;
- L'hypercholestérolémie définie par un taux sanguin de cholestérol supérieure à 2,4 g/litre.
La normalisation du taux sanguin de cholestérol dans le sang passe d'abord par la prescription d'un régime alimentaire approprié puis, en cas d'échec, par un traitement médical.
[ ? ] Le cholestérol
Le cholestérol est essentiellement synthétisé par le foie mais son taux sanguin peut être modifié par des facteurs alimentaires.
Le dosage du cholestérol au laboratoire permet de déterminer la valeur du cholestérol total, du LDL cholestérol (souvent dénommé "mauvais cholestérol" car son augmentation témoigne d'un risque cardiovasculaire) et du HDL cholestérol (souvent dénommé "bon cholestérol" car un taux normal ou augmenté témoigne d'une protection vis-à-vis des maladies cardiovasculaires).
Le régime alimentaire hypercholestérolémique est indiqué lorsque :
- Le taux sanguin de LDL cholestérol est supérieur à 1,6 g/litre ou
- Le taux sanguin de LDL cholestérol est supérieur à 1,3 g/litre associé à une maladie coronarienne type angine de poitrine ou infarctus du myocarde (les artères coronaires vascularisent le coeur) ou l'existence de 2 facteurs de risque cardiovasculaire pré-cités.
[ ? ] Les graisses alimentaires
On distingue 5 variétés de corps gras qui sont apportés par l'alimentation :
- Les acides gras saturés (AGS) : il existe une relation nette entre la consommation d'AGS, l'augmentation du taux sanguin de LDL cholestérol et le risque de développer une affection cardiovasculaire ischémique (l'ischémie cardiaque correspond au défaut d'apport d'oxygène au muscle cardiaque responsable de sa souffrance et de la constitution d'un infarctus du myocarde). Les acides gras sont retrouvés dans la viande (agneau, porc), la charcuterie, les fromages et les laitages non écrémés ;
- Les acides gras polyinsaturés d'origine végétale (huiles de tournesol, maïs, pépins de raisin, margarine de tournesol ou de maïs) sont responsables d'une baisse du LDL cholestérol et d'une diminution plus modérée du HDL cholestérol ;
- Les acides gras polyinsaturés provenant de la consommation de poissons sont responsables d'une baisse du cholestérol ;
- Les graisses mono-insaturés (huile d'olive et huile de noix) diminuent également le taux de LDL cholestérol sans modifier le taux de HDL cholestérol.
Le cholestérol alimentaire se retrouve dans les produits d'origine animale (jaune d'oeuf, beurre, abats, viandes grasses, charcuterie, laitages non écrémés et poissons gras).
[ ? ] Recommandations générales du régime alimentaire contre
l'hypercholestérolémie
Le régime alimentaire est la première étape dans la correction d'une hypercholestérolémie, c'est l'étape la plus difficile et la plus importante.
Ce régime doit être acceptable, progressif, régulier et continu.
La répartition des nutriments est indispensable.
- 55 % des calories doivent provenir des glucides en privilégiant au mieux la consommation de glucides lents ;
- 15 % des calories doivent provenir des protides ;
- 30 % des calories doivent provenir des lipides dont :
- 50 % de graisses mono-insaturées, à privilégier par rapport aux graisses saturées ;
- 25 % de graisses poly-insaturées ;
- 25 % de graisses saturées ;
- Moins de 300 mg par jour de cholestérol sont recommandés.
Il importe de limiter les régimes trop restrictifs pouvant engendrer des carences en certains nutriments (par exemple exclusion totale de la viande pouvant générer des carences en fer).
[ ? ] Conseils pratiques
Laits et produits lait :
- Remplacer le lait entier par du lait demi-écrémé ou écrémé ;
- Choisir des fromages avec une teneur minimale en matières grasses.
Viandes : les viandes à conseiller sont la volaille et le lapin.
Poisson :
- Il doit faire parti du menu 3 à 4 fois par semaine ;
- Eviter la consommation de poissons gras (maquereau, thon, hareng, saumon...) et de poissons panés (corps gras nécessaires à leur cuisson) ;
- Privilégier la consommation de poissons maigres (cabillaud, sole, merlan).
Œufs :
- Doivent être consommés avec modération ;
- Un jaune d'oeuf contient 300 mg de cholestérol ;
- 2 oeufs par semaine sont suffisants ;
- Le blanc d'oeuf ne contient pas de cholestérol.
Fruits et légumes :
- Sont des aliments sans cholestérol et sans graisse à l'exception des fruits oléagineux (noix, pistache, cacahuète, noix de coco) ;
- A noter que la teneur en sucres est variable et joue un rôle en cas de régime hypocalorique.
Produits allégés :
- Les plats cuisinés allégés sont en général pauvres en graisses mais il faut s'en assurer (étiquette) ;
- Les graisses allégées : les vinaigrettes allégées peuvent être utilisées si elles contiennent des huiles autorisées ;
- Les corps gras solides allégés peuvent être fabriqués à base de beurre, de crème, de graisses végétales hydrogénées (c'est-à-dire saturées) : une partie de ces produits n'est donc pas indiquée dans le régime alimentaire contre l'hypercholestérolémie. Seuls ceux fabriqués à partir d'huiles insaturées peuvent être utilisés (margarine allégée...) ;
- La crème fraîche allégée, moins riche en lipides, reste néanmoins une graisse saturée.
Mode de préparation des aliments :
- Les viandes et les poissons peuvent être cuits au four, au grill, à la poêle, en papillotes, en cocotte ou au micro-onde ;
- Les légumes et les féculents peuvent être cuisinés à l'eau, à la vapeur, au four ou à l'étouffée.
[ ? ] Mesures générales associées au régime
Limiter au mieux le grignotage qui apporte très souvent des aliments riches en graisses et en sucre d'absorption rapide. Favoriser au mieux la répartition homogène des repas en favorisant le petit-déjeuner.
Traiter parallèlement d'autres facteurs de risque cardiovasculaires si ils existent :
- Réduction d'une surcharge pondérale ;
- Conseiller l'arrêt du tabac ;
- Traiter une hypertension artérielle ;
- Equilibrer un diabète.
[ ? ] Conséquences du régime alimentaire contre l'hypercholestérolémie
Un régime bien suivi entraîne :
- La baisse du taux sanguin de cholestérol total (surveillance régulière des taux sanguins de cholestérol) ;
- Le maintien voire l'augmentation du taux sanguin de HDL cholestérol ;
- La facilitation de l'action des médicaments hypocholestérolémiants s'ils sont prescrits ;
- Une action favorable sur la correction des autres facteurs de risque cardiovasculaire.