C’est sans doute un nouveau cas « exemplaire » de trucage de l’opposition « facebookeuse » :Zeinab al-Hossni est cette jeune fille de 18 ans originaire de Homs qui, à en croire les cyberopposants, Amnesty International et donc l’essentiel de la presse occidentale, avait été, suite à son incarcération dans les geôles bacharistes, retrouvée morte et mutilée – le 13 septembre – par ses parents, convoqués à l’hôpital de Homs pour reconnaître le corps de leur fille, en même temps que celui de son frère Mohammed, lui aussi mort – sous la torture – en prison.
Zeinab, martyre « de première classe » la « malheureuse » Zeinab avait aussitôt été promue nouvelle martyre officielle de la Révolution syrienne, catégorie « première jeune femme à mourir en prison durant le soulèvement syrien ». Une page spéciale Facebook avait été immédiatement dédiée à celle que les poètes de la cyberopposition avaient baptisée « Fleur de la Syrie ». Et un autre frère de la jeune fille, Youssef, avait alors expliqué aux « militants internet » de la démocratie syrienne que sa soeur avait été enlevée par les services de sécurité le 27 juillet dernier, ce pour dissuader son frère Mohammed de continuer ses activités antirégime. Et d’une voix tendue par la juste colère, Youssef avait décrit par le menu les blessures et mutilations relevées sur les cadavres de Zeinab et de Mohammed, précisant même que sa soeur était décapitée et en partie brûlée. On imagine le buzz sur la toile et dans les rédactions de France et de Navarre.
France 24, notamment, chaîne de désinformation continue très impliquée dans la lutte anti-Bachar – elle avait notamment annoncé la vraie-fausse défection de l’ambassadeur de Syrie en France sur la base d’un coup de téléphone d’une simulatrice – avait écrit que des « centaines de femmes » s’étaient rassemblées à Homs après son enterrement pour honorer sa mémoire. La malencontreuse résurrection de Zeinab. Sauf que la même Zeinab al-Hossni est apparue mardi 4 octobre sur les écrans de la télévision nationale syrienne pour donner la bonne nouvelle de sa « non-mort » et expliquer les circonstances du « drame ».
Zeinab avait « fugué » de la maison de ses parents à Bab Siba, un faubourg de Homs, se réfugiant chez des proches. « C’était cinq jours avant le ramadan que j’ai quitté la maison de peur de la torture de mes frères » a notamment expliqué la jeune fille, apparue voilée à la musulmane. « Torture », le mot peut paraître fort, mais, apparemment, Zeinab n’est pas dans les meilleurs termes avec ses frères qui la battaient, assure-t-elle. Et n’est impliquée en rien dans leur engagement antirégime. Zeinab est restée cachée chez ses amis, à l’insu évidemment de ses parents, pendant plusieurs semaines. Elle n’a fini par sortir de son silence et de sa retraite qu’après que lui soient parvenues les nouvelles de sa mort « exemplaire ». Sur le conseil de ses « hôtes », elle s’est rendue alors, le 4 octobre, à la police « pour raconter la vérité et démentir la nouvelle de (son) assassinat ». Bien sûr, la jeune fille, qui a produit sa carte d’identité devant la caméra, a nié avoir jamais été arrêté par quelque service de sécurité syrienne que ce soit.
Elle a profité de sa confession télévisée pour demander le pardon de sa mère. Et à expliquer qu’elle voulait se marier, avoir des enfants, et pour ce faire, sortir de sa « clandestinité ». Tout est bien qui finit bien, sauf pour les cybermenteurs! Cette péripétie tragi-comique est une nouvelle – et spectaculaire – indication que les opposants au régime, certains d’entre eux du moins, sont prêts à proférer les pires mensonges, conscients qu’ils seront repris, diffusés et interprétés par les journalistes occidentaux toujours avides de sensationnalisme « bien orienté ». Une fois encore, le « Pulitzer de la Désinformation » nous paraît revenir de droit à France 24, qui, par la qualité de sa désinformation sur la Syrie, est entrée dans la cour des grands, aux côtés de ses consoeurs al-Jazeera, al-Arabiya et I-Télé.
Si on avait le temps, nous suggérerions à nos visiteurs un grand concours du « meilleur bobard anti-syrien », à adresser bien sûr à France 24, le vainqueur se voyant aussitôt honoré du titre de « spécialiste France 24 des questions syriennes ». Nous mettons en ligne la vidéo ci-dessous qui retrace en arabe – sous-titré en anglais – la genèse de l’affaire, et diffuse l’entretien accordé à la télévision syrienne par la jeune femme.
Dans un rapport publié jeudi, Amnesty International (AI) a exhorté le CNT à mettre rapidement fin aux détentions arbitraires et aux mauvais traitements des prisonniers...
« Des milliers de personnes ont été arrêtées en Libye par des milices ou des comités locaux liés au CNT, pour la plupart sans aucune supervision par les autorités judiciaires, dont les activités sont suspendues depuis février dans l'Est et depuis août dans l'Ouest, selon AI. »(Ce passage n'apparaît pas dans l'article du Nouvel Observateur, mais apparaît dans Cyberpresse, Les forces du CNT refoulées à Syrte)
Nombre de prisonniers ont été battus, et « dans certains cas, il y a des preuves de tortures pour obtenir des aveux ou punir » les personnes soupçonnées de liens avec le régime déchu, tout particulièrement les Noirs, selon AI.
Les forces du CNT en fuite à Syrte
À Syrte, le commandant Wissam ben Ahmed, l'un des chefs des opérations du CNT sur le front Est, a assuré que Mouatassim Kadhafi n'avait pas été arrêté.
Après avoir confirmé l'arrestation mercredi soir, Abdelkarim Bizama, conseiller du chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, est revenu jeudi sur ses propos.
Extrait de
Libye : les forces du CNT reculent à Syrte sous le feu des pro-Kadhafi
Dans l'aticle de Cyberpresse « Les forces du CNT refoulées à Syrte » signé Jay Deshmukh on a supprimé le passage : « A Syrte, le commandant Wissam ben Ahmed, l'un des chefs des opérations du CNT sur le front Est, a assuré que Mouatassim Kadhafi n'avait pas été arrêté.»
Dans l'article du Nouvel Observateur, l'article se termine avec ce passage (Absent sur Cyberpresse )
Sur le plan économique, le gazoduc Greenstream, le seul reliant la Libye à l'Italie et à l'Europe, a été relancé jeudi, près de huit mois après sa suspension en raison du conflit, a annoncé le géant pétrolier et gazier italien ENI, qui gère ce gazoduc avec la compagnie libyenne NOC.
« NOC (National Oil Corporation) et ENI (...) ont entamé aujourd'hui les activités d'injection de gaz naturel dans le gazoduc Greenstream qui relie l'unité de traitement de Mellitah, sur la partie ouest de la côte libyenne, à Gela», en Sicile, selon un communiqué d'ENI.
Rappel d'un article paru le 20 juillet sur la Syrie pour contrer la désinformation médiatique que nous subissons au quotidien... Libye... Syrie... l'Iran
Groupes armés : la preuve par l’image
Par Louis Denghien,
paru le 20 juillet 2011
Le petit film que nous mettons en ligne, après qu’il nous a été communiqué par un de nos visiteurs, est la preuve incontestable qu’à Homs – comme dans d’autres villes ou régions de Syrie – les forces de l’ordre ne sont pas uniquement confrontées à des manifestants désarmés et pacifiques, mais sont harcelées par des activistes armés. Cette vidéo, diffusée de puis peu sur YouTube, a été filmée à Homs le vendredi 15 juillet, soit au tout début des troubles intercommunautaires ayant ensanglanté cette grande ville syrienne (au nord de la frontière libanaise et à 160 kilomètres environ au nord de Damas). Selon des propagandistes de l’opposition, le bilan humain serait de 50 victimes en quatre jours, pour une bonne part tombées dans des affrontements entre factions politico-religieuses.
Le reportage dure moins de deux minutes : c’est suffisant pour constater qu’une situation quasi insurrectionnelle prévaut dans certains quartiers de cette ville d’un million et demi d’habitants, où cohabitaient jusqu’à présent trois grandes communautés : sunnite, alaouite et chrétienne. On voit donc des policiers syriens, certains en tenue anti-émeute, courir sous une fusillade nourrie. L’un des policiers est touché avant d’avoir pu s’abriter. Il est mis à l’abri par un de ses camarades. La victime, de toute évidence sérieusement touchée, reçoit ensuite les premiers soins, mais on ignore s’il a survécu à ses blessures.
On voit – c’est le cas de le dire – que l’existence d’insurgés armés n’est donc pas un gimmick de la propagande d’un régime désireux de masquer ses exactions et d’évacuer ses responsabilités. Certains médias d’Occident avaient pu faire, si l’on ose dire, la « fine bouche » devant les vidéos et photos des cadavres de policiers et de conscrits, ou des fosses communes, de Jisr al-Choughour, relayant en certains cas la fable d’une mutinerie noyée dans le sang par les troupes fidèles au régime. Mais là, les choses semblent claires et leur interprétation ne souffrir aucune divagation : ce sont bien des policiers syriens qui courent sous les balles de tireurs embusqués.
Oh certes, on imagine bien les désinformateurs comme Rami Abdel Rahmane nous expliquer qu’il s’agit là d’une énième machination du régime, qui ferait tirer sur ses propres hommes par des « moukhabarats » syriens (ou des pasdarans iraniens, ou des miliciens Hezbollah, ou, pourquoi pas pendant qu’on y est, des mercenaires de Kadhafi ou de Dimitri Medvedev). Mais les faits sont têtus, comme disait Lénine, et les cyberactivistes sous influence américaine, saoudienne ou qatarie auront de plus en plus de mal à « vendre » à l’opinion internationale leurs mises en scène des troubles qui menacent l’équilibre, l’unité et la prospérité de la société syrienne.