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Affaire a suivre: Produits chimiques industriels
UNE PREMIERE (EN FRANCE) EVALUATION DES RISQUES POSSIBLES DES PRODUITS CHIMIQUES INDUSTRIELS:
Le programme REACH
Depuis 2001, le programme Reach (Enregistrement Evaluation et Autorisation des Produits chimiques), adopté par la Commission européenne, oblige les industriels à une information précise du public sur les risques provoqués par les produits employés. Ce programme doit enfin permettre de répertorier et d’évaluer la dangerosité de 30 000 produits chimiques d’ici 2015.
Le Parlement européen a approuvé le 17 novembre 2005 ce projet Reach de nouvelle réglementation des produits chimiques, par une majorité de 407 voix contre 155. Parmi les dispositions adoptées, la principale nouveauté est qu’il n’incombera plus aux autorités publiques de démontrer la nocivité des produits, mais aux industriels de prouver qu’ils sont sûrs. La commercialisation des substances les plus dangereuses sera soumise à autorisation. Le Parlement a en effet voté l’obligation de remplacer les substances dangereuses par des alternatives plus sûres, quand celles-ci sont disponibles. Lorsque ce n’est pas le cas, les autorisations seront délivrées seulement pour cinq ans, pour encourager le développement de substitutions.
Six chercheurs français, Patrick Balaguer (Inserm), Jean-Pierre Cravedi, Frédéric Flamant et Patrick Prunet (Inra), Barbara Demeneix (Muséum d’Histoire naturelle) et Vincent Laudet (Ecole Normale supérieure de Lyon), tous spécialistes des polluants dans la chaîne alimentaire, s’étaient récemment prononcés publiquement pour l’application de cette directive Reach.
Ils soulignaient que la production mondiale, tous produits chimiques confondus, est passée d’un million de tonnes en 1930 à 400 millions aujourd’hui et que pour plus de 80 % d’entre eux, "les connaissances sont insuffisantes pour nous permettre d’évaluer les risques pour la santé et l’environnement". Par ailleurs, en ratifiant
la Convention de Stockholm
(qui est entrée en vigueur le 17/05/2004) sur les polluants organiques persistants, l’Union européenne est enfin passée à la vitesse supérieure dans le combat mené pour se débarrasser des substances chimiques les plus dangereuses. Cette convention est à ce jour la mesure la plus importante prise au niveau international pour interdire l’utilisation des substances chimiques toxiques. Désormais, c’est donc à l’industriel de prouver la non-toxicité de ses produits.
30 000 morts prématurées par an en France...
Le 21 juin dernier, le gouvernement, conscient de la gravité de ce problème, a présenté son Plan national santé environnement. Il a rappelé à cette occasion quelques chiffres terribles : 30 000 décès anticipés par an sont liés à la pollution atmosphérique urbaine, 7 à 20 % des cancers seraient imputables à des facteurs environnementaux, 14 % des couples consultent pour des difficultés à concevoir, des difficultés qui pourraient être liées à des expositions à des substances toxiques pour la reproduction, près d’un million de travailleurs seraient exposés à des substances cancérogènes.
Le gouvernement a donc élaboré un plan quinquennal pour rendre notre environnement plus respectueux de notre santé. Ce plan vise notamment à réduire de 30 % les émissions de particules diesels d’ici à 2010, via notamment un système incitatif de "bonus-malus" en fonction de la pollution des véhicules neufs. Ce plan vise également à passer de 37 à 100 % des captages d’eau potable protégés d’ici à 2010.
Enfin, le gouvernement a admis que l’évaluation des risques liés aux substances chimiques est insuffisante, les capacités d’expertise française trop peu développées. Il est vrai qu’en dépit de cette prise de conscience récente et des avancées législatives et juridiques, un immense travail scientifique reste à accomplir pour identifier, répertorier et évaluer la dangerosité pour l’homme des quelque 100 000 composants chimiques qui constituent notre environnement moderne. Sans faire de procès d’intention à quiconque, ni jeter l’opprobre sur l’industrie chimique, qui a fait des efforts considérables d’information et de réduction de la pollution, nous devons tout de même admettre que certaines pathologies graves augmentent continuellement depuis 30 ans sans que l’on comprenne pourquoi. C’est le cas de certains cancers, (lymphomes, cancers de la thyroïde notamment), mais aussi de l’asthme et des allergies qui ont triplé depuis 30 ans.
lire plus à propos pollution industrielle
http://journal-ho-net.fr.gd/-Pollution--industrielle%2Csant-e2-%2Cenvironnement.htm
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