Le changement climatique altère la
composition chimique de l’océan
La composition chimique de l’océan est moins stable et
affectée de manière plus conséquente que présumé par
le changement climatique, indique des chercheurs de
l’Université de Californie (Santa Cruz) et de l’Institution
Carnegie. Ils ont mis en évidence le fait que lors d’une
ancienne période de changement climatique, il y a 13
millions d’années de cela, la composition chimique des
océans avait profondément changé, et alertent sur le fait
que l’actuelle composition chimique de l’océan pourrait être,
de manière similaire, affectée par les changements
climatiques en cours, avec des conséquences potentielles
à long terme sur les écosystèmes marins.
A mesure que la quantité de dioxyde de carbone croît et
que les caractères du temps changent, la composition
chimique des rivières changera et cela affectera les océans,
déclare Ken Caldeira du Département d’Ecologie Globale de
l’Institution Carnegie, co-auteur de l’étude sur le sujet.
La quantité de calcium et d’autres éléments dans les sels
d’océan s’en trouverait modifiée, ajoute-t-il.
L’équipe de chercheurs a étudié des échantillons de carotte
de sédiment océanique profond recueilli dans le Bassin
Océan Pacifique. En analysant les isotopes de calcium
dans un minéral, plus précisément les grains de barytine,
à l’intérieur de différentes couches, ils ont déterminé qu’il y a
13 à 18 millions d’années de cela, les niveaux de calcium de
l’océan avaient subi un profond changement. Le changement
correspondait à un phénomène d’accroissement des calottes
glaciaires de l’Antarctique durant le même intervalle de temps.
En raison de l’énorme volume d’eau ainsi comprimé dans la
calotte glaciaire, le niveau de la mer diminua.
Le climat se refroidit, les calottes glaciaires s’étendirent,
le niveau de la mer baissa, les terres furent affectées,
commente Elisabeth M. Griffith, de l’Université de
Californie, Santa Cruz, membre de l’équipe de chercheurs.
Des changements dans la circulation océanique se
produisirent ainsi que dans la quantité et la composition
de ce que les rivières délivrent dans l’océan, ajoutent les
chercheurs.
Le cycle de calcium de l’océan est étroitement lié au
dioxyde de carbone atmosphérique et aux processus qui
contrôlent l’acidité de l’eau de mer, indique Caldeira.
L’acidification de l’eau de mer constitue déjà une menace
croissante pour les récifs coralliens et d’autres formes de
vie marine.
Les chercheurs indiquent avoir appris, à l’occasion de
leurs recherches, que le système océanique est plus
sensible au changement climatique que ce qui était
considéré. Ils pensaient que la concentration de calcium,
élément majeur de l’eau de mer, changerait lentement
et graduellement sur des dizaines de millions d’années.
Mais les données suggèrent que la relation entre climat
et chimie de l’océan pourrait être beaucoup plus
dynamique, pouvant résulter parfois en une rapide
réorganisation biogéochimique. Il est indispensable d’en
tenir compte dans le cadre de l’étude du climat futur et
d’autres changements anthropogéniques, comme
l’acidification de l’océan, ainsi que leur impact sur l’océan
et ses ressources, précise Griffith.
D'autre part
La modification chimique des océans, due à un excès de
CO2 absorbé, est une préoccupation majeure, et trop peu
de médias s'en font l'écho. De lourdes perturbations, dont
la diminution du manchot empereur ou de l'éléphant de
mer, sont déjà observées (voir les études sur la question
réalisée par l'Equipe Ecologie des Oiseaux et des
Mammifères marins du CNRS - lien sur: blog-de-glace.org,
article "un éléphant qui ne trompe pas")
En savoir plus
Liens
www.notre-planete.info/geographie/climatologie_meteo/changement_2.ph
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